Ça fait un moment que je n'ai pas écrit ici.
Ce n'est pourtant pas les idées de sujets qui me manquent. Je ne trouvais juste plus la justesse des mots et je voulais absolument, bêtement un peu, coller au calendrier de certaines fêtes ou événements japonais.
En février, après l'anniversaire de la mort de mon grand-père, calendrier personnel donc, il y a, pour moi, la cérémonie des 20 ans que je n'ai jamais eu et puis en mars la fête des filles.
N'ayant jamais pu faire la cérémonie des 20 ans qui célèbre l'entrée dans la majorité des japonaises et japonais, je voulais parler de cette expérience manquée, de cette frustration et parler d'une manière plus globale du port du kimono. Maintenant que mars est bien terminé, que le seijin-shiki est bien passé, que le hina-matsuri aussi, je peux vous parler seulement de kimono, le point commun de ces célébrations, enfin comme beaucoup de célébrations japonaises en soit. Les funérailles et leurs spécificités vestimentaires n'y ont évidement pas échappées.
Le Seijin-shiki ou célébrer la majorité à la japonaise
Je n'ai jamais célébré mon passage à la majorité japonaise. Mes 20 ans.
Je l'ai longtemps reproché à ma mère. Mais c'était peut-être pour le mieux.
Parce que quel est le sens réel de ce défilé de jeunes filles en fleurs dans le froid nippon de février ?
Et puis, je n'ai jamais eu le sentiment d'être "adulte" au Japon de toute façon. On est toujours le jeunot, la jeunette, de quelqu'un. J'ai toujours eu autant envie que peur de faire cette tradition. Peut-être que si on ne l'a jamais fait ce n'est pas parce que ma mère ne l'a pas organisé mais parce que je ne l'ai pas vraiment demandé ou trop tard.
Ou surtout, que j'avais peur de passer pour la "gaijin" de service ? La Half.
Que le kimono ne m'aille pas vraiment. Que je sois prise en photo à mon insu. Ou alors que ça me monte à la tête. Je ne me sentais peut-être pas légitime comme ça arrive souvent là-bas.
Et puis pour le faire avec qui, pourquoi ? Juste pour les photos ? Et oui pourquoi pas ? C'est toujours faisable du coup ?
En fait, "la participation à la cérémonie se fait “sur invitation” ! Seuls sont invités “les jeunes résidents de la ville” et qui “ont ou auront 20 ans entre le 2 avril de l'année précédente et le 1er avril de l'année en cours”" ça aurait forcément été différent pour moi.
Le Kimono ou la chose qu’on porte
Non au judo, ou autre art martial, vous ne pas portez de kimono mais un judogi ou autre appellation spécifique à votre pratique.
Le premier Kimono que j'ai porté et que beaucoup d'enfants portent en premier, c'est sûrement le kimono pour l'une des cérémonies du "shichi go san". Qui se traduit littéralement par “7, 5, 3” et qui correspond aux âges auxquels on fait ces cérémonies. L'idée principale : célébrer les enfants avec une journée dédiée et une visite au sanctuaire ou au temple. À cette occasion, les enfants se voient offrir un chitose-ame, littéralement « bonbon de mille ans », et une photo en studio est prise pour immortaliser ce jour.
Dans mon cas, j'ai eu la totale : une photo en kimono évidemment, mais aussi une en robe traditionnelle chinoise et encore une en mode en occidentale, "princesse". Sauf que la seule princesse que j’ai pu un jour vouloir être c’est bien Mononoke. Et encore c’est beaucoup trop de responsabilités ! Et je n’aurais que les photos et la musique ajouté ici 😂
Ou comment me transformer en poupée enfant parfaite le temps d'une journée ?
Bizarrement, je préfère celle en robe chinoise. C'est là où j'ai l'air la moins maquillée et à peu près naturelle. Je me demande qui était le pire pendant ce shooting dont je n'ai aucun souvenir à part un portant de robes, la maquilleuse, le.la photographe, ou mon père en mode paparazzi ?
Ça se trouve c'était dans ce genre de magasin/agence qu'on retrouve dans les grands centres commerciaux. Faudrait que je demande à mes parents. Je me souviens d'une robe de princesse jaune qui dépasse du portant, genre “La Belle et la Bête” ou “Jane et Tarzan”, mes références de l'époque. Ça ne sera pas celle qui sera choisie apparemment. On a aussi sûrement du faire un tour à un sanctuaire Shinto. C'est quand même le but principal de cette cérémonie. Sinon tout cela devient vraiment purement commercial et superficiel.
Vous penserez peut-être qu'elle est trop mignonne. Je ne me souviens pas spécialement l'être Plutôt en mode chipie, fille unique, qui sait qu'elle est a peu près jolie et intelligente et qui en profite j'avais bien raison. Peut-être que je mélange avec la primaire, mais même. Est-ce qu'on peut garder cette confiance en soi toute sa vie SVP ?!
Vous apprécierez mes talents de photographe de photograhies, ce mini-bouddha-féminin et l'encadrement pour la princesse occidentale 😂
Et pour voir cet album en entier, réalisé par le Studio Alice (oui je suis sûr que ça a un lien avec leur obsession pour Alice au Pays des Merveilles, RDV sur l’Insta de Half)
Je n'ai jamais eu de kimono à moi. Et la plupart des japonais non plus.
Ça coûte super cher mais peut-être qu'un jour je me ferais ce luxe. Il faudrait aussi apprendre à le mettre.
J'ai des Yukata en revanche. Les kimonos d'été.
Un de ma mère en coton que j'utilise clairement en mode robe de chambre et un bleu fleuri offert par ma grand mère en coton et lin que j'ai mis dès que je pouvais l'été pour aller voir les feux d'artifices. Sinon, il arrive souvent que l’on en emprunte un à une copine ou pote de pote comme l'été dernier à Kyoto où la sortie “feux d'artifices” c'est transformée en tournée des bars !
Mais ça, ça sera pour la partie 2 de cette newsletter qui commence à être vraiment longue.
Il n'y a pas qu'un type de kimono mais des dizaines.
Le yukata est lui même un type de kimono, l'informel estival. Il y a aussi le onsen, pour le type de bains du même nom. Le komon présente un motif général et est idéal à porter en ville dans un cadre décontracté. Alors que les Iromuji ont un style semi-formel à formel exceptionnellement polyvalent. Puis l'escalade du formel commence avec le kimono Houmongi plus formel que le Tsukesage, tandis que les Iro-Tomesode sont des kimonos formels typiquement portés par les femmes mariées. Ils ne sont qu'un petit pas sous le Kuro-Tomesode en termes de formalités. Ce dernier style est en effet idéal pour les mariages officiels, les dîners politiques et les réceptions très officielles.
Quand ce n'est pas le contexte qui fait la différence c'est l'âge ou le statut social.
Les Furisode sont les kimonos formels portés par les jeunes femmes non mariées. Typiquement celui du Seiji-shiki. Ensuite il y a une ribambelle de noms et de styles différents selon les métiers, et surtout les métiers artistiques selon les représentations théâtrales, danse... C'est tellement complexe et fascinant ! Dites-moi si ça vous intéresse. J'apprends tranquillement de mon coté mais je peux partager plus d'infos dans une prochaine édition.
Le kimono comme outil de propagande ou de softpower
Dans les années 1930, la puissance et la supériorité de l'armée japonaise étaient affichées sur les vêtements d'intérieur, notamment les kimonos de propagande. Un article passionnant de Pen Magazine en parle ici.
En dehors du contexte politique très tendu des années 30, le kimono a eu et a toujours un impacte dans le monde et évidement dans la mode
La rubrique des remerciements
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